#5 - Relations perverses




Avez-vous déjà ressenti que la relation que vous viviez n'était pas saine, que quelque chose ne tournait pas rond, ne se passait pas simplement comme elle le devait ? Que vous acceptiez des choses que vous ne deviez pas accepter, des mots, des gestes ? Que vous n'étiez pas à votre place mais finalement en sortir et chercher votre vraie place était plus compliqué que de rester ?

La peur de l'inconnu, le confort, la complaisance... Appelez-les comme vous voulez, ce sont les raisons qui obstruent votre jugement et vous font oublier la vérité : vous ne partez pas parce qu'un lien invisible plus fort que tout vous lie à cette personne.
Tout vous oppose, mais vous avez beau créer un mur entre vous qui vous éloigne et vous protège, vous avez crée en parallèle un chemin sous-terrain qui vous relie et vous empêche de partir. Et plus vous restez, plus vous alimentez à l'engrais ce chemin, et vous empêtrez dans les mauvaises herbes.

Le mot initial pour cet article était "pervers narcissique". Un pervers narcissique exerce une emprise sur une autre personne par la manipulation, le chantage affectif, la culpabilisation. Ce trouble de la personnalité se caractérise par un besoin excessif d'être admiré, aimé, et par la tendance à vouloir satisfaire ses propres désirs au dépend de l'autre. Il attaque la confiance en soi et l'auto-estime de l'autre afin de le soumettre psychologiquement.

Ces mots sont forts, mais décrivent pourtant un mécanisme de manipulation mentale que vous pourriez facilement subir au travail, et plus gravement dans votre vie personnelle.
L'aspect compliqué de cette pathologie est que la plupart des pervers narcissiques sont inconscients de leur problème, et pensent agir pour le bien des autres. Une minorité seulement est sadique et lucide quant à son action destructrice.

J'ai été témoin, spectatrice et figurante des relations destructrices de deux de mes proches. Récemment une troisième personne s'est greffée à la liste de mon entourage ayant vécu des histoires d'amour perverses. En vue de cet article, j'ai décidé de les interviewer toutes les trois, de prendre le temps de revenir sur leurs histoires une à une, de les pousser à mettre des mots, se remémorer des situations... Je connaissais leurs histoires, et pourtant j'ai encore appris en échangeant avec elles.

Cet article a plusieurs vocations. Tout d'abord mettre en lumière ces mots "pervers narcissique" et "relation perverse" qui sont trop souvent pris à la légère ou méconnus. Ensuite, d'aider les personnes vivant ce genre de relation actuellement à se rendre compte de la gravité de la situation. J'ai l'infime espoir de les faire réagir :-)
Enfin, à mieux comprendre ces choses que j'ai vécu de l'extérieur en étant fortement impliquée du côté de ces femmes que j'aime, et à vous aider à mieux les comprendre en dépassant le jugement que vous avez pu poser sur elles d'un regard extérieur.

Nous avons discuté longuement. J'utilisais la suggestion pour les aider à avancer dans leurs récits, à comprendre ce qu'elles avaient ressenti. J'ai ensuite retranscrit leurs histoires à la première personne, pour conserver l'authenticité de leurs propos, avec leurs propres termes. Elles ont revalidé leurs passages avant que je ne publie.

On les appellera S : 10 ans de relation, R : 7 ans de relation, et A : 2 ans de relation.
Elles sont jeunes, belles, drôles et intelligentes.
En toute logique, la longueur des récits est proportionnelle à la durée de leurs relations respectives.



L'histoire de S.


A 16 ans, j'ai déniché un job saisonnier. Un jour j'ai vu ce mec (on l'appellera M) qui était un membre de la famille de ma patronne. Je le croisais de temps en temps avec son cousin, le fils de la patronne. J'ai tout de suite compris que je lui plaisais, mais moi pas du tout. Je l'ai surtout remarqué pour son arrogance, j'avais un mauvais feeling. A ce moment-là, son cousin me plaisait beaucoup plus ! Mais M m'intriguait, il dégageait une grande confiance en lui.

Très entreprenant et charmeur, il m'a vite mis sur un piédestal, m'a valorisée, j’étais flattée. Notre relation a ainsi commencé. Il prenait les choses en main. Et puis il était rassurant, il voulait rencontrer mes parents (chez nous c'est un gage de sérieux). Il m'a donné la confiance en moi que je n'avais pas, il était l'homme de la situation, et j'étais son trophée. Je devais selon lui rester vierge jusqu'au mariage, sujet qu'il a rapidement abordé.

La première année de notre relation, dû à notre jeune âge, aucun de nous n'était véhiculé. Il a fait beaucoup d'efforts pour venir me voir, pour faire de longs trajets en transport tous les weekends, et prenait soin de le souligner. Tout mon entourage était admiratif.
Il est donc très vite entré chez nous puisque mes parents étaient rassurés de me savoir chez eux avec lui plutôt que dehors. Tout a été très vite. 

Alors finalement je n'attendais plus que le weekend pour le voir, je vivais cette histoire à 4000, tout tournait autour de lui. Je le répète, tout a été très vite acquis. Et pourtant, notre relation n'a jamais été à l'eau de rose, depuis le début nous n'étions pas souvent en accord. Mais il faisait tant pour moi, et puis j'étais dans la situation idéale, chez moi, avec l'homme que « j'aimais ». Heureusement que j'avais mes cousins, car j'ai délaissé les liens amicaux que j'avais à l'époque. Il n'y en avait que pour lui.

A la soirée de mes 18 ans, M m'a assommée de reproches tout le repas, me tenant responsable de passer une mauvaise soirée. Mais le pauvre, ce n'était pas de sa faute, il n'était pas en forme, sa mère avait pris une raclée par son père la veille… Cette même mère qui plus tard me dira "Mais rassure-moi, il ne te frappe pas ?!". Comme si pour elle, tant qu'il ne te frappe pas, il n'a pas franchi de limite.

Lorsque j'avais 19 ans, j'ai eu une altercation très violente (par les mots) avec mon père suite à des gestes tendres envers M en public. Il ne voyait pas notre relation d'un très bon œil, M étant une grande gueule qui parlait plus fort que lui lors de repas en famille, et qui pensait tout connaitre de la vie. Ce jour-là, mon père et moi nous sommes affrontés, il était hors de lui.
Il m'a interdit la présence de M à la maison. J'étais prête à partir y aller moi, puisque lui ne pouvait plus venir ici, et mes parents l'ont compris. A partir de ce moment-là, c'était M vs mon père. Je n'ai plus jamais été la même, et mes parents non plus. Ils ne m'ont plus jamais fait de remarques sur lui, alors que j'en avais surement besoin. Mais peut-être avaient-ils peur de me perdre face à lui.

A 20 ans, nous avons vécu notre première séparation. En vacances avec mes cousins, j’avais encore le droit à des reproches et à des réflexions du style « tu te rebelles parce que tu es avec tes cousins ». Après plusieurs menaces de quitter la villa, il décide finalement de partir avec la voiture que nous avions loué pour le groupe, nous laissant tous sur le carreau.
Je me souviens de ce que mes cousins m'ont dit : "On ne t'a jamais vue autant souriante & déconnante qu'à partir du moment où il est parti. Ton attitude a complètement changé."
A ce moment-là une petite rébellion s'est mise en place dans ma tête. Ce que je vivais n'était plus possible. J'ai également éprouvé un sentiment de honte, car je ne pouvais plus cacher son caractère et le défendre. On avait vu son vrai visage.
Il est venu jusqu'au village familial de vacances, en dépression, me suppliant de le reprendre et se confondant en excuses. Le pauvre, il me dit la phrase magique "Tout le monde m'a dit que j'ai déconné", il a donc compris. Je reprends confiance en moi. Je ne le laisserai plus jamais faire, c'est du passé. Du moins c'est que je me forçais à croire.

Les reproches ont continué de plus belle, et avec le recul, il est devenu finalement encore plus vicieux qu'avant. Il avait déconné aux yeux de tous donc il n'avait plus le droit à l'erreur. A partir de ce moment-là, notre relation est plutôt « normale » aux yeux de tous (sauf de mes proches) car il ne me manque plus de respect devant les gens. Et puis il est vrai que M était une personne joviale, drôle, communicative et sympa en apparence. On passait de bons moments avec lui. Je me rappelle de quelques commentaires après notre rupture : "C'est dommage, il était sympa, mon mec s'entendait bien avec lui !" ou encore "Il était vraiment trop drôle, on avait trop rigolé cette soirée-là.", et aussi "Quand il y a de l'amour, c'est indestructible. Et entre toi et lui, c’est de l’amour, c’est sûr !!! "

Il expliquait ses torts et justifiait ses actes par mon attitude. Ce n'était jamais de sa faute, puisqu'il faisait ceci car j’avais fait cela.
Il voulait que je l'aime, que je lui montre que je l'aime, que je lui dise que je l'aime, que je sois en admiration devant lui, et encore plus devant les gens. Mais depuis l'altercation avec mon père, je n'y arrivais plus. Je ne pouvais plus montrer de signes d'affection en public, mon inconscient me disait que c'était mal. Alors je n'étais jamais assez démonstrative, jamais assez câline, jamais assez amoureuse.
Il faisait également beaucoup de remarques sur ma famille. "Tes parents sont ceci, tes parents sont cela... Regarde les parents d'un tel, eux au moins ils sont comme ça...". Et pourtant il continuait de "faire les choses bien" pour se faire bien voir, aller aux repas de famille sans jamais sourciller devant les gens...
Les reproches sexuels étaient fréquents aussi. Moi je voulais qu'il m'aime pour moi, avec ou sans le sexe. Par la suite, j'ai développé un amalgame sur ma vision du sexe. J'ai vu la séduction comme une chose négative et je l'ai donc refoulée.

C’est drôle, je me souviens encore de ma première soirée d’entreprise. J’étais toute excitée de l’accueillir et de le présenter à mes collègues, des trentenaires. Le lendemain, ils me posent des questions sur lui, tentent de me faire parler, comme si quelque chose ne tourne pas rond, que ce n’est pas une personne pour moi… Je suis cette trentenaire aujourd'hui qui tente d’ouvrir les yeux à d’autres plus ou moins jeunes, et qui a envie de crier parfois COUUUUUURS et ne te retourne pas !

Quand j'ai commencé à fumer, je me cachais de lui. Un jour il disait que ça faisait pute, et le lendemain il tolérait ma cigarette. C'était quand il voulait. Mais le pauvre, il se souciait de ma santé.

Nos situations professionnelles étaient devenues stables, nous avons décidé d’emménager ensemble. Et oui, j'ai acheté un appartement avec lui sans me poser de questions, c’était dans la continuité des choses, il n'y avait aucun risque, évidemment !
Il y a eu 6 mois de travaux durant lesquels nous avons vécu chez mes parents. Sale période… Ce duel, entre mon père et M a été constant, était palpable à des kilomètres. Et notre « vie de couple » chez mes parents a été très dur. Nous partagions la chambre avec ma petite sœur de 14 ans. Nous dormions séparément, lui sur un lit et moi sur le lit tiroir (éducation « à l’ancienne » en respect envers les parents). Un soir, je ne sais plus pour quelle raison, il a pété les plombs en me donnant des coups de pieds, sachant pertinemment que je n’allais pas réveiller ma sœur qui dormait au-dessus de nos têtes, et encore moins mes parents.

Dès notre emménagement nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Notre relation était conflictuelle au quotidien, et nous n'avons finalement rien partagé à deux dans cet appartement. Nous faisions nos sorties séparément, et j'étais soulagée quand il n'était pas là. Je n'ai jamais eu envie de mariage ni d'enfant, le reste d'instinct féminin qu'il me restait.

A partir de là, les mots sont devenus plus virulents, il est passé aux insultes. Il profitait des moments en public, car il savait que je ne pourrais pas réagir, pour me balancer discrètement des "grosse pute", "tu sers vraiment à rien".
Un jour la pression était telle que je me suis enfermée dans la salle de bain, et M tambourinait à la porte comme un fou. J'ai fini par sortir et à tambouriner sur son torse. Il m'a dit "Tu vois la marque que tu m'as faite ? Je vais aller porter plainte."

Et puis j'ai commencé à ressentir un grand vide. J'étais terrorisée de me retrouver seule, d'avoir fait tout ça pour rien. Peur de me tromper, honte de l'annoncer. Je ne voulais plus être avec lui mais j'avais peur d'être sans lui. Je ne pouvais pas prendre de décision. Et puis finalement c'était trop, j'étais épuisée, et je me suis effondrée en larmes chez mes parents, et j'ai pris la décision de partir de chez nous.

J'ai gardé un contact avec ma belle-sœur (la copine de son frère), conservant ainsi un lien rassurant avec lui. Nous avions un appartement en commun, j'avais un sentiment d'inachevé. Il y vivait, j'y allais de temps en temps sous prétexte d'aller récupérer des affaires. Les gens me conseillaient de sortir, me filaient des préservatifs. J'étais en angoisse totale, comme un lionceau dans la jungle. J'avais 25 ans, et je me retrouvais livrée à moi-même en tant que femme pour la première fois.

J'ai rencontré ce garçon à cette soirée à laquelle je ne voulais pas aller. Nous avons passé quelques semaines ensemble. Je le considère comme l’oxygène dont j’avais besoin plutôt qu’un « mec mouchoir ».
Lorsque M l'a appris, j'ai vécu de nouveau son épisode dépressif. Je lui échappais, il ne l'a pas supporté. Son égo en a pris un coup. Je ne lui appartenais plus. Il a tout fait pour me récupérer, m'attendait le soir à l'entrée de chez mes parents, est allé les supplier de me raisonner. D’un coup j'avais pris de la valeur. Par fierté, il lui était hors de question de me laisser filer pour un autre, et il m'a récupéré. Cette emprise a été plus forte que la relation saine que me proposait son concurrent. Reculer pour mieux sauter.

Assumer mon choix auprès de mes proches a été très dur. Me justifier encore et toujours. Je me persuadais qu'on avait encore des choses à vivre ensemble, et cela me paraissait tellement plus simple de choisir « le confort », retourner dans notre appartement, plutôt que de recommencer à zéro. Et il l’avait bien compris.
Et très vite c'est redevenu comme avant, nous ne partagions plus rien.

Nous sommes partis en vacances. C’était pour moi comme un « test », comme si ces vacances allaient me prouver une bonne fois pour toutes que cette relation devait cesser. L’endroit était magique mais alors… tout le reste était effrayant. Mon corps était avec lui mais mon cœur et mon esprit étaient déjà en marche pour prendre la fuite. J’ai de vagues souvenirs lorsqu’il m’a confisqué mon passeport en me menaçant ! Je devais être trop épuisée émotionnellement pour que mon cerveau enregistre.
Au retour nous avons repris notre quotidien, mais mon plan d’action était en cours. Mon oxygène n’était pas si loin, et j’ai profité d’une soirée organisée pour le retrouver. Il était le matelas dont j’avais besoin pour sauter.
Ma naïveté n’a pas fait le poids face à M qui a très vite compris ce qui se tramait. Nous avons eu une grosse altercation, j'ai eu très peur. Je suis partie définitivement ce jour-là.

La vente de l'appartement a été compliquée psychologiquement. Un jour il voulait le brader, le lendemain il voulait le sur-vendre. Il a soufflé le chaud et le froid pendant plusieurs mois, et je devais me taire pour ne pas compliquer les choses. Il était décideur, et je m'adaptais tant bien que mal. Ne pas pouvoir m'exprimer à ce moment-là a été très nocif pour ma reconstruction. Je n'ai pas pu vider mon sac, extérioriser. Je me rendais compte que je ne le connaissais pas, qu'il était un inconnu, et j'étais profondément frustrée.

Par la suite, on me balançait des informations sur M. Je tombais de haut, me sentais trahie par tout le monde, j'en voulais à la terre entière. "Comment ont-ils pu me laisser faire ? Pourquoi m’en parler que maintenant ?"
Jamais il ne m'a parlé de ses aventures, de ses tromperies, et pourtant il y a dû en avoir tellement au cours de nos 10 années ensemble.

On m’a dit aussi : "Ça ne veut pas dire qu'il sera comme ça avec les suivantes". Cette phrase, je l'ai prise comme un coût de couteau. Pour moi, c'était me dire que j'avais ma part de responsabilité, que je n'avais pas su le satisfaire, le gérer, le pauvre, c'était pas que de sa faute. Sans le vouloir, ce proche que j'aime d’ailleurs, a appuyé sur ce qu'il m'avait dit pendant 10 ans. 
J’étais trop en mode « victime » pour encaisser cette phrase.

Paradoxalement, je n’assumais pas du tout ce que « nous » étions, j’avais encore l’illusion que nous nous étions « aimés » et que nous aurions dû nous séparer bien avant. Par exemple, une amie m’a apporté un magazine dont le gros titre était « Qui sont ces pervers narcissiques ». Là encore, je n’étais pas encore prête à entendre, à lire, et à prendre conscience que c’était certainement ce que j’avais vécu.

Mon histoire avec mon oxygène n’a pas fonctionné. Il me proposait une vie de couple « normale ». Comment accepter lorsque l’on a vécu les montagnes russes pendant si longtemps !?
Et puis je pensais que tout était réglé, que tout était derrière moi, que c’était le passé quoi. Mais pas encore. Cette emprise et certaines séquelles ont dû être traitées. Tu apprends à vivre avec jusqu’à le vivre comme une force.

Il a été dur pendant un bon moment de mettre des mots sur des sentiments comme la joie, la peur, etc. J'étais comme anesthésiée. J'essayais de minimiser ce que j’avais vécu, « des ruptures il y en a tous les jours ! » Mais j’oubliais que je n’étais qu’une adolescente à l’époque, qui a construit des fondations pas très solides et pendant trop longtemps. Une fois que tu le sais, que tu le reconnais, le travail peut commencer.

Aujourd'hui je suis avec un homme, un homme que j’aime profondément d’un amour inconditionnel (énorme sourire sur le visage). Je sais ce qu’est l’amour, ce que c’est d’être heureux. Malgré nos conflits inévitables de couple, notre histoire est vivifiée au quotidien. Et pour cela, j’ai dû comprendre (entre autres) que dans un couple, nous sommes 3 : moi, lui et nous. Si l'on est pas bien avec soi-même, on ne peut rien construire à deux.



L'histoire de R.

Aujourd'hui, mes souvenirs sont flous, certains souvenirs de ma relation s’effacent au fur et à mesure… J'avais 14 ans, j'étais en classe de seconde, et il était le bad boy du lycée, mêlé aux embrouilles et parlant de ses ex-copines comme étant des "putes". Le connard de base.

Il me lançait des piques, me taquinait très maladroitement, et loin de me faire rire, il m'exaspérait. Il ne me plaisait pas physiquement non plus. Nous n’avions rien en commun, ni les amis, ni les centres d’intérêt, c’était mon opposé. J'ai finalement été l'objet d'un pari avec ses copains, il devait me conquérir. Ce petit jeu a duré un certain temps, j’étais réfractaire à ses avances, ses tentatives d’approche plus que maladroite et son air nonchalant. Et puis il s'est pris à son propre jeu et je suis devenue plus qu’un simple pari, et lui aussi à commencer à m’atteindre.

J’étais intriguée par ce mec torturé, il avait des choses à raconter, j'avais envie de l'aider et j'avais la sensation d'être unique car il ne racontait ses problèmes qu'à moi, j'étais la seule à le connaître vraiment.

Il n'était pas très famille, d'un caractère plutôt froid et distant, ça n'a finalement pas facilité son insertion auprès de mes proches. Mes amis n’approuvaient pas non plus notre relation. Donc, nous avons créé notre bulle, notre univers. Nous étions tout l’un pour l’autre.

Au fur et à mesure, mon image de fille convoitée inaccessible s'est atténuée, et la tendance s'est inversée : j'étais amoureuse et acquise. Il me voulait jalouse, mais je ne l'étais pas, alors il faisait en sorte que je le devienne. Il voulait se rendre essentiel, que j'ai peur de le perdre, et il a utilisé son ex pour y arriver. Il parlait d'elle positivement, nous comparait sexuellement (jamais à mon avantage). Il disait même que c'était "comme passer d'une Ferrari à une C1". Il s’arrangeait pour que je le vois la raccompagner chez elle à moto, lui parler et rire avec elle. Son plan a fonctionné, je suis devenue jalouse et j’ai compris que je n’avais aucun contrôle sur cette relation et que j’allais forcément souffrir.

Il voulait partir vivre en Israël, et me disait que mon amour n'était pas suffisant pour qu’ il reste, que je ne l'aimais pas assez, que je n'en faisais pas assez. Il a profité de cette période pour me demander quelques faveurs sexuelles que je n'aimais pas ou qui n'étais pas naturelles pour moi à l'époque, pour lui prouver mon amour. Finalement il voulait que toutes mes premières expériences soient avec lui, "que lui, toujours lui". Il voulait que mon monde tourne autour de lui. Il me reprochait même d'être trop proche de ma famille, et qu'il n'était pas assez au centre de ma vie et de mes pensées.

Il voulait avoir de l’emprise sur moi et les sentiments que je pouvais éprouver. En jouant, il pouvait me bloquer sous son poids, mettre son pied sur mon visage et me dire "T'aimes pas te faire humilier hein ?". Je pleurais car je n'étais pas maître de la situation, et bien sûr je n'aimais pas être humiliée. Puis il disait "Tu pleurs pour rien, t'es susceptible."

Son attitude avec son ex, sa possessivité, ses humiliations, le contrôle sur mes sentiments qu’il exerçait... Tout cela a crée des fissures en moi et un désir de vengeance. Je commençais des jeux de séduction innocents avec les autres mecs, c'était ma vengeance personnelle à moi, comme pour dire "tu ne me contrôle pas… tu penses me prendre pour une conne, mais je te prends aussi pour un con".

Et puis l'année du bac, il m'a trompé avec une prof, mariée avec enfants.

C’était la goutte de trop, sa trahison m'a brisée. C'était la première fois que j'aurais voulu qu'il n'ait jamais existé. Au fond c'est comme si je le savais, mais que je ne voulais pas le voir. Cette fois, je ne pouvais plus nier, j'étais contrainte de voir la réalité en face. Cette phrase lue sur un mail résonne encore dans ma tête "Je ne retromperai plus mon mari, d'ailleurs merci."

J'ai complètement perdu confiance en moi. Je savais qu'il n'était pas quelqu'un pour moi, je le voyais à présent comme une merde. Mais rester avec lui, ça lui montrait tous les jours à quel point il ne me méritait pas. Du moins, je me confortais dans cette idée.

On me plaignait, j'étais la victime, j'avais le beau rôle. J'étais dans ma zone de confort. Je me suis persuadée que c'était désormais moi qui avais le contrôle. Ma bêtise est d'avoir pensé pouvoir lui faire payer.

C'est là qu'a commencé mon conflit intérieur. Je voulais me venger, sans jamais avoir quelque chose à me reprocher. Je cherchais l’attention d’autres hommes, je jouais avec le feu sans jamais dépasser la limite. J'avais l'impression d'être maître de quelque chose. "Il croit qu'il me contrôle mais non". Alors que finalement, si. C'était une lutte de moi contre moi. La contrôlée, et celle qui ne veut pas l'être.

Au fur et à mesure, j'ai développé une sorte de double personnalité. Avec lui j'étais la R menteuse, dure, qui s’était construit un mur pour se protéger mais qui cherchait le conflit pour toujours pouvoir lui reprocher quelque chose. Avec mon entourage j'étais la R victime. Les autres m'apportaient le réconfort dont j'avais besoin, et il ne le voyait pas d'un très bon œil. Jusqu'à créer de faux échanges écrits entre ma meilleure amie et lui, pour me faire croire à une trahison de sa part, et me ramener vers lui.

Pendant 7 ans, j'ai vécu deux vies parallèles et l'une des deux je ne la contrôlais pas. C'est pour ça que ça a duré finalement, j'avais MA vie en parallèle, celle que je choisissais, et dans cette vie-là je ne l'intégrais pas parce qu'au fond de moi je savais qu'il était nocif. J'avais peur de sa personnalité instable, border line, pouvant vriller à tout moment et il le savait, ou du moins, il le sentait. Il cherchait sans cesse à me déstabiliser, pour rester mon seul repère.

Un jour il a cassé ma carte Sim pour m'empêcher de parler aux autres. Il savait qu'une partie de moi lui échappait et il ne le supportait pas. Son repère c'était moi, comme une boussole, j'étais le nord qui ne bouge pas. Et je continuais de mentir, à lui, aux autres, à moi, de trois façons différentes. J'avais peur de tout perdre, avec lui j'avais tout connu, le meilleur et le pire, je m'étais tellement blindée que je ne pouvais plus jamais souffrir avec lui, c'était finalement la sécurité.

Un beau jour, il s’est aperçu que je filtrais avec un autre, et j'ai entendu de sa bouche : "Là je vais te violer. Et même si tu veux porter plainte, je dirais que tu aimes les jeux sexuels et que tu ne l'assumes pas car tu es de bonne famille. Que tu me dénonces juste pour me faire payer une tromperie. Ce sera ta parole contre la mienne." Il m'a déshabillée de force, et avec un couteau il a simulé de me graver la première lettre de son prénom sur la fesse. J'ai gardé une trace de morsure dans le dos un bon moment à la suite de ce jour-là.

J'étais tétanisée, mais finalement je me disais que c'était un peu de ma faute, que je jouais avec le feu, je l'avais peut-être un peu mérité. Inconsciemment, je voulais qu'il dérape pour avoir une raison de partir en restant la victime.

La relation est restée au stade adolescent. Je n'avais pas assez d'arguments pour le faire évoluer, et il voulait que j'accepte son comportement sans sourciller car c'était pour lui une preuve d'amour. Il me voulait modulable. Sa façon de donner était brusque et toujours dans la possession. Il me répétait souvent "Sans moi tu n'es rien, tu ne sauras pas faire avec un autre. Les autres, tu leurs plais, mais ils ne te connaissent pas alors que moi oui, et je suis toujours là". Je finissais par le croire.

Aujourd'hui, je retiens plus à quel point je lui ai menti qu'à quel point il m'a fait souffrir. Je m'en veux de ne pas avoir dit "stop" plus tôt. Je suis devenue quelqu'un que je détestais, rien n'avait de sens. Et pourtant, je continuais d'avoir une confiance aveugle en lui et en son amour. Il avait simplement une façon bien à lui de m'aimer.

Puis il est parti 6 mois puis 1 an à l'étranger. J'étais rassurée de le savoir dans ma vie, tout en étant soulagée qu’il soit loin physiquement. A son retour, il a voulu emménager avec moi. Mais son absence m'avait libérée d'un poids, cette deuxième personnalité que j'avais développé pour ma relation avec lui s'était atténuée, j'avais appris à vivre sans lui, je m'étais crée un nouveau cocon social et finalement il me suffisait. Je n'aimais pas l'image de moi qu'il me renvoyait en revenant dans ma vie. Je me permettais désormais de lui dire des choses dures et méchantes, je n'avais plus peur de lui, plus peur de le blesser.

Aujourd'hui je raconte mes souvenirs de ces années très facilement sans l'évoquer car j'avais deux vies bien distinctes et qu'une partie de moi a continué d'évoluer de son côté. Je vis avec les séquelles que cette relation m'a laissé mais je ne sais pas encore les identifier. Certaines sont positives, d'autres négatives. Je me rends compte que parfois j'ai des pulsions de besoin de confrontation, alors que je n'aime pas le conflit.

Bizarrement, je ne pense pas qu'il était quelqu'un de mauvais. Je pense que c'est notre relation qui était nocive, que c'était lui + moi qui ne fonctionnait pas. Nous vivions à trois finalement : lui, moi et l'emprise. Nous vivions une relation perverse de dépendance mutuelle. Nous avons créé un "truc" extrêmement nocif pour nous deux. Mais aujourd'hui je ne lui en tiens pas rigueur car nous nous aimions et avons, tous les deux, beaucoup souffert.  



L'histoire de A.

J'avais 22 ans quand j'ai rencontré celle qui a été ma copine pendant plus de deux ans. Au début, c'était tout beau, tout rose, merveilleux. Ce sentiment était exacerbé par le fait qu'aucune de mes histoires passées n'avaient fonctionné. J'avais trouvé ma perle, la personne à qui je pouvais me confier et que j'allais chérir de toutes mes forces.

Ma personnalité ouverte, sociable, cultivée et passionnée lui a plu, soit disant. Je suis tombée amoureuse de cette fille dont le passé douloureux me touchait. Elle était brisée, gérait mal ses propres émotions, voire même n'en ressentait aucune... Je suis tombée amoureuse d'elle et de l'attention qu'elle semblait me porter.

Après quelques semaines de relation, j'ai rencontré sa personnalité jalouse. Je me sentais insultée par ses crises violentes et injustifiées. Elle pouvait passer de "Tu es tellement parfaite" à "Tu es si naïve que tu ne vois même pas que tout le monde veut te sauter". Naïve. Son argument préféré.

Elle ne semblait pas comprendre à quel point je l'aimais, me reprochait d'aller voir mes parents, car cela voulait dire que je ne l'aimais pas d'après elle. Finalement ma personnalité lui posait un problème, et les disputes et les reproches sont devenus réguliers. Je devais gommer ma personnalité en sa présence afin de lui plaire. Mes amis me l'ont fait remarqué lors d'une soirée à laquelle j'étais arrivée seule et où elle nous a rejoint. "Tu as complètement changé de comportement lorsqu'elle est arrivée. Tu t'es complètement fermée, tu n'étais plus la même."

Elle arrivait petit à petit à me réduire, me dépersonnaliser. Je vivais chez elle, l'emprise était donc d'autant plus forte. Je voyais plus ses amis que les miens. Mon empathie m'a aveuglée pendant plus de deux ans. J'oubliais tout dès qu'elle me regardait avec son regard de chien battu. Elle paraissait inoffensive, elle me touchait.
J'ai vécu cette relation destructrice parce que je voulais son bonheur. Je ne compte plus le nombre d'amis dont je me suis éloignée, avec qui j'ai coupé les ponts, ou que j'ai perdu. "Je n'aime pas ce gars, il veut te baiser, ça se voit !", "Cette fille te tourne autour, t'es naïve ou quoi ?"... Je baissais les bras, épuisée par nos disputes et ses reproches. Je sais que j'étais quelqu'un de bien.

Je l'ai suivi à Paris pour son travail, et nous nous sommes installées non loin de chez ses collègues. Une toute nouvelle vie commençait pour moi, dans une nouvelle ville, avec un nouveau boulot, et... pas d'amis. Jackpot pour elle qui avait les siens. Je n'avais qu'elle, et ses griffes se sont refermées sur moi. J'étais sous contrôle. Je ne pouvais pas boire un verre avec mes nouveaux collègues sans une crise de jalousie, je n'avais pas mon mot à dire sur la décoration de notre appartement, et surtout, elle me rabaissait devant ses amis en soirée. Je me souviens d'un soir où elle a balancé tout simplement "Vous pouvez la violer".

Lorsque j'ai perdu ma grand-mère, j'étais au plus bas. Elle ne m'a malheureusement montré aucun soutien, froide comme un glaçon, me regardant de haut en me disant "Regarde-toi, tu es pathétique". J'étais devenue sa bête noire, elle s'acharnait. Elle n'existait que pour me faire du mal. Je ne lisais aucune émotion sur son visage.

J'ai eu besoin de plusieurs mois pour me remettre de notre rupture, et elle était avec une nouvelle personne deux mois après. Probablement avec quelqu'un qui finira très mal à son tour.
Bref, lorsque le masque tombe et que vous avez enfin toutes les pièces du puzzle, vous réalisez que vous venez de sauver votre propre vie en rompant ce lien dégueulasse qui vous liait.
Personne ne devrait jamais se manquer autant de respect pour rester avec quelqu'un qui les renie. Alors tirez-vous, reconstruisez-vous ! Ne laissez plus jamais ce genre de relations exister autour de vous.



Finalement, ces trois femmes en sont à un stade différent de leur processus de guérison. Parce qu'on doit guérir d'une relation perverse. Ce n'est qu'une fois qu'on l'a compris qu'on s'autorise à avancer.

A. a vécu la rupture la plus récente. Elle est celle qui est le plus dans l'émotion, car c'est déjà dans son caractère. Elle en parle de façon plus virulente et concernée, plus centré sur les sentiments douloureux qu'elle a éprouvé. J'ai même eu du mal à retranscrire ses propos de façon plus factuelle :-)
Elle est dans la première phase qui à mon sens est l'accablement de l'autre. La prochaine étape est de prendre conscience qu'elle a dans sa façon d'être, de penser, de faire, et vivre les événements, laissé l'occasion à cette personne d'exercer son emprise. Sa dépendance affective, qu'elle assume, a tendu une perche à la perverse qu'elle avait en face, et a favorisé la recherche d'une figure forte et dominante.
Nous en avons beaucoup parlé. Elle a besoin aujourd'hui de se retrouver seule, de se ressourcer, de comprendre comment elle en est arrivée là, pour pouvoir avancer.

R. a depuis connu une histoire courte, puis a rencontré quelqu'un de bien avec qui elle est encore aujourd'hui. Elle est épanouie, mais elle sait que certaines réactions qu'elle peut avoir, ou certaines pensées et traits de caractère, sont des séquelles de cette relation toxique.
Elle est dans la phase du "ce que j'ai vécu n'est pas si grave, c'est passé". Lorsque nous en avons parlé, je lui ai exposé mon avis : cette doublure que son inconscient a crée pour la protéger et qui est désormais en sommeil, risque de se réveiller un jour pour lui demander des comptes. Ce sera le moment pour elle de s'attaquer au fond du problème et aux séquelles que la relation lui a laissé.
Sa réaction en lisant son passage : "Merci, c'est le début d'une thérapie." :-)

S. est revenue sur son histoire avec légèreté et sourire, et m'a envoyé avant la publication de cet article un texto : "Bordel, j'suis vraiment guérie."
Ça fait du bien à lire :-)

Appelez ça comme vous voulez, pervers narcissique, relations perverses, relations nocives, passions destructrices... La psychologie est une science passionnante et très complexe, et je n'ai pas la prétention de vous dire avec certitude ce que ces trois personnes étaient, ni de faire leur jugement. Je n'ai d'ailleurs pas fait d'études de psychologie. Mais ces trois caractères manipulateurs et centrés sur eux-même étaient trois personnes bien différentes et avaient trois caractères différents en face d'eux. Pourtant les conséquences ont été lourdes dans chacun des cas.

Personne n'est à l'abri, croyez-moi, ces femmes ne manquent pas de caractère. Mais maintenant que vous savez à quoi ressemble la bête, elle ne pourra plus vous atteindre.
Le pouvoir d'un pervers n'a d'effet que si on le laisse faire, si on lui permet d'agir sur nous.
Quand vous sentez que ce que vous vivez n'est pas normal, partez. Ne vous acharnez pas. Ne cherchez pas à comprendre trop longtemps, vous finirez par vous auto-persuader de ce à quoi vous voulez croire. Ne laissez pas s'installer le confort du connu.

J'ai constaté qu'après une telle relation, dans laquelle on pense que c'est de l'amour et qu'on vit les montagnes russes, lorsqu'on tombe ensuite sur quelqu'un de normal, la normalité nous semble anormale et incomplète.
Ce qu'on ne trouve pas en l'autre, c'est en nous qu'on doit le trouver. C'est certainement la partie de nous que nous avions laissé quelqu'un gérer à notre place.

J'ai compris également que l'impulsion du départ ne peut venir que de la "victime". Alors à vous l'entourage : ne perdez pas espoir, soyez patients, ne renoncez jamais. Lancez des signaux, parlez-leur, ce que vous leur dites fera tilt au bon moment. Répétez. Autant qu'il le faut. Même si aujourd'hui elles acquiescent et demain elles y retournent. Comprenez qu'elles sont sous une emprise très forte, et qu'elles se défendent comme elles peuvent. Un jour, elles reprendront le contrôle.


"If you lose someone but find yourself, you won."

Jess R.

Commentaires

  1. Et bien Jess, je suis ravi de te lire même si cela me prend pas mal de temps ! Bien écrit, histoires touchantes sans tomber dans le pathos, bravo.

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    1. Merci Aurélien, je suis heureuse d'apprendre que tu prends plaisir à me lire. J'espère que les prochains articles te plairont ;-)

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    2. Il n'y a pas de raisons qu'elle ne me plaisent pas. Tant que tu prendras plaisir à écrire je prendrais du plaisir à te lire. En complétement (je suis tombé dessus par hasard : https://lc.cx/JY2B)

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  2. Bonjour Jessica,
    je fais partie de la blogschool et viens de découvrir ton blog sur le forum.
    Cet article, sur un sujet pas évident, est très bien écrit, faire témoigner était une bonne idée, cela amène plus de concret et aide à comprendre.
    Il a provoqué pas mal de choses en moi, ouvert des réfléxions...

    Merci belle journée
    Adeline du blog http://www.mesideesnaturelles.fr

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    1. Salut Adeline !

      Heureuse de t'accueillir sur Le Motivateur :-)
      Merci pour ton commentaire, l'objectif était en effet de mettre des mots sur ce que beaucoup de personnes vivent ou ont vécu, sans se rendre compte réellement de l'impact que leur relation pouvait avoir sur eux, ni même sur les conséquences que cela pourrait avoir sur leur progression personnelle dans la vie.
      Je suis contente de savoir que l'article t'a parlé, et t'a touché d'une certaine façon.

      Je t'invite à suivre Le Motivateur sur sa page facebook @LeMotivateurJessR
      J'y partagerai d'autres articles ou bouquin intéressants en lien avec les sujets du blog.

      A bientôt & belle journée à toi aussi ! :-)

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    1. Thank you for your positive comment. I hope you will like the next posts as well.
      You can follow the facebook page to be aware of the updates : @LeMotivateurJessR

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