#8 - Changement


J'écris ce nouvel article avec envie, maintenant que celle-ci est revenue. Il était logique pour moi de ne pas écrire sans inspiration, sans le vouloir vraiment, sans savoir pourquoi j'écrivais. 

Ces derniers mois ont été comme un ras-de-marée dans ma vie. Mais pas un tsunami qui détruit tout et te laisse en galère, non ! Enfin... Ok, c'est pas simple à vivre les remises à zéro. Les échecs, les questionnements, les doutes. Mais ne fermez pas les yeux. Ouvrez-les bien grands au contraire ! Si vous êtes en galère, là, que vous ne savez pas où aller, comment vous en sortir, ou même qui vous êtes, ce que vous êtes censés faire, soyez attentifs. C'est maintenant. 

Le contexte : une femme qui en a marre de son travail, qui ne l'inspire plus, lui fait même perdre patience, et qui attend une promotion qui n'arrive décidément pas assez vite à son goût. Sa vie amoureuse est chaotique, elle court derrière un amour impossible et nocif, qui lui fait plus de mal que de bien, qui lui apporte plus de questions que de réponses. Elle a un super appartement qu'elle aime, où elle vit depuis peu, et où elle reçoit ses amis et sa famille. Elle sait qu'il lui manque quelque chose.


Elle cherche un autre travail, passe un million d'entretiens, certains sur le point d'aboutir mais ce n'est décidément pas encore ça qu'elle veut. Mais qu'est-ce qu'elle veut ? Et puis on lui propose un poste à Londres, pour un contrat de 9 mois à 1 an. Bah voilà ! Comment mieux sortir de ce cercle vicieux, que de tout quitter et partir vers de nouvelles aventures ? Surtout que c'est temporaire, juste le temps de changer d'air et de revenir ! Elle accepte. 



  • Vider son appartement 
Ben oui, il a bien fallu libérer les lieux pour le nouveau locataire, tiens ! Alors elle vend ses meubles, un par un. Et lorsque le premier acquéreur quitte son appartement avec son frigo, elle se regarde dans le miroir et se demande à elle-même, les yeux pleins de larmes : "Mais pourquoi tu fais ça ?!" 


  • Retourner chez ses parents 
Le retour à l'envoyeur, aux sources. Elle se dit qu'elle quitte son bel appartement pour en retrouver un encore plus beau à son retour ! Et puis tout ça est provisoire après tout. Bientôt, elle découvrira sa nouvelle vie Londonienne, et elle ne regrettera pas son choix... On me dit dans l'oreillette de ne pas parler trop vite. 


  • Les vacances en famille 
Oh malheur, ces bons moments gâchés par le tiraillement intérieur des derniers instants partagés en famille avant le grand départ. Ça sonne comme un mélodrame, mais c'est bien comme ça qu'elle le vit finalement. Elle s'émeut d'un rien mais retient ses larmes, répète à tous ceux qui lui demandent qu'elle est méga heureuse de partir et qu'elle a même hâte ! "Moi stressée ? N'importe quoi !"


  • Le départ 
C'est partit, on dit au revoir et on s’envole vers de nouvelles aventures ! Après 3 litres de larmes versées dans des adieux déchirants, direction ce nouveau départ tant attendu, cette bouffée d'air frais réfléchie et acceptée en toute conscience... Elle dit "à bientôt" à tout le monde, le mot "au revoir" est banni de son langage, trop définitif, ça l'oppresse.


  • La chute 
Les jambes coupées. La peur panique. Le cerveau en feu. Appelez cela comme vous voulez, la perte de moyens totale. "Allez, courage, tu sais comment c'est l'étranger, ça te le fait à chaque fois, c'est juste le temps de t'adapter, va rencontrer des gens et ça ira mieux !". Impossible. Elle n'y arrive pas. Chaque fois qu'elle essaye de mettre un pied dehors, elle fond en larmes. Elle est impossible à calmer malgré les efforts des gens qui l'entourent. Détresse totale. 


  • Le retour 
Après 5 jours de torture mentale, de réflexion boulimique, elle est confrontée à un choix : rester ou rentrer. L'entreprise qui doit l'accueillir est compréhensive, tout est réuni pour qu'elle y arrive, qu'elle se surpasse. Et pourtant rien n'y fait. C'est décidé, elle profitera de Londres les 5 prochains jours, et elle sautera dans un Eurostar direction Paris. 

"Je suis nulle, on dirait une autiste." Voilà ses mots, tout au long de son séjour à Londres. Rien de péjoratif dans ces mots, juste la description d'une personne qui se noie dans son mental, s'enferme dans sa bulle, devient imperméable au positif qui l'entoure, et spectatrice de ce qui lui arrive. Et chaque fois qu'elle disait cela, sa nouvelle colocataire lui répétait "Ne dis pas ça, je n'aime pas t'entendre te dénigrer comme ça !"

C'est fou d'en arriver à se détester de la sorte. Se châtier d'avoir fait un mauvais choix, de s'être mis en difficulté consciemment. Alors le jour du retour, elle s'est dit : "Rentrer oui, mais pas pour me morfondre sur un échec. Si je rentre, c'est pour comprendre pourquoi ça a foiré. Pourquoi je bloque. D'où viennent mes peurs. Comment je peux les combattre, m'en libérer. Pour ne plus que ça se reproduise." 
Et c'est à ce moment-là les amis, qu'a commencé le plus gros, le plus lourd, le plus difficile, mais le plus important travail de ma vie : la découverte de moi-même. 


Mon souhait en écrivant cet article, ce n'est pas de vous raconter ma vie inutilement, c'est de vous faire passer un message important : ECOUTEZ-VOUS ! Ecoutez vos envies, écoutez vos craintes, écoutez ce que vous avez à dire, et dites-le ! Je vous dis cela tout simplement car si je m'étais écoutée, j'aurais su où aller, quoi faire, et je ne me serais pas retrouvée en difficultés, otage de moi-même, à un moment que j'aurais aimé épanoui et heureux, et qui a été étouffé par mes craintes et souffrances endormies, les couches de ma personnalité endormies pour plaire et bien dissimulées sous mon égo... 


C'est NORMAL d'avoir peur, d'avoir mal, d'avoir des souvenirs à la con qui nous piquent encore quand on y pense alors que "ce n'est rien de grave". C'est grave ! Si c'est important au point de te marquer, c'est grave. Et il faut les écouter. Ne les ignorez pas. Tous ces souvenirs sont là pour quelque chose, pour vous rappeler des sentiments non digérés. 


On a tendance à vouloir endormir tout ça et être plus "forts". Mais devinez quoi, on n'est pas plus forts parce qu'on enfoui ce qu'on ressent. J'ai lâché des litres et des litres de larmes au cours de ces 7 dernières années, sans même savoir pourquoi, ni comment les arrêter. Je suis certainement passée pour une faible, une fille fragile au yeux des gens, qui n'ont pas du comprendre pourquoi ces états émotionnels exacerbés. Mais j'ai aussi passé ces 7 dernières années à refouler, cacher, rejeter, ne pas vouloir accepter mes émotions. Aujourd'hui j'ai compris qu'elle étaient là pour quelque chose, me faire passer un message. Tant qu'un sentiment ou un événement n'est pas digéré, il se répétera, et se répétera, et se répétera, jusqu'à ce que vous compreniez qu'il faut faire quelque chose. Alors je répète : écoutez-vous.


La question n'est pas "Est-ce que j'aurais dû rester à Londres ? Est-ce que j'ai fait le bon choix ? Est-ce que j'aurais pu me surpasser ?". La vérité c'est que rien n'arrive par hasard. Je devais tout quitter pour aller à Londres, je devais échouer et revenir à la case départ, tout ça dans un but, celui d'entamer la découverte de moi-même. 

En rentrant de Londres, j'ai décidé de m'écouter, car finalement je n'avais plus le choix. A force de faire la sourde oreille, je faisais ce que mes conditionnements me dictaient, ce que la société attendait de moi, ce que je devais faire pour être acceptée et aimée, ce que je pensais devoir faire pour fuir mes problèmes... Bref, rien de tout cela ne me menait vers la vie que je méritais d'avoir.

Le travail sur moi est bien entamé, mais loin d'être terminé. C'est le travail de toute une vie. Mais bordel, c'est le pied ! Je vais à la recherche de moi-même, du vrai "moi" que j'ai mis énormément d'énergies à canaliser et endormir tout au long de ces années, et il en avait des choses à me dire ! Je recolle petit à petit les éléments du puzzle, et je me sens chaque jour plus complète, plus droite dans mes bottes, plus sure de moi. C'est dur, bien dur, d'aller trifouiller des choses auxquelles on aimerait ne plus jamais penser. Mais si elles sont là, et si elles nous emmerdent, c'est qu'il faut qu'on les écoute. La première étape, c'est d'accepter qu'on a bien quelque chose à régler. Je vous le jure, au final, c'est le travail le plus gratifiant qui soit.




"You are your greatest asset. When you take care of you, your life takes care of itself."

Jess R.

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